Il y a 6 ans · 57 lectures

Pourquoi je m’éloigne des réseaux sociaux

Très souvent les articles dotés d’un titre proche de celui-ci tendent à expliquer que les réseaux sociaux sont nocifs pour le bien être mental, que ce qui y est publié ne correspond pas à la vraie vie, ou encore que par respect de notre vie privée il est bon de s’en détacher. Ce ne sera pas le cas aujourd’hui. Car dans cet article je vais vous expliquer pourquoi les géants des réseaux sociaux, et en particulier Facebook et Instagram, se transforment peu à peu en médias sociaux. Et pourquoi le terme social ne reste pertinent que parce qu’on peut y ajouter des contacts. Ainsi vous comprendrez pourquoi en tant que créateur de contenu, j’ai décidé de me détacher de ces médias.


La portée et l’engagement


Sur les réseaux sociaux, la portée et l’engagement sont les nerfs de la guerre. Le but est d’y toucher un maximum de monde (la portée) qui interagira un maximum avec vos publications (l’engagement). Pour y parvenir il faut se créer une communauté. La faire grandir, et lui proposer un contenu attrayant. Jusqu’ici tout parait logique et applicable.


Seulement non. Facebook (et Instagram qui lui appartient) bride les publications. Même si les profils bénéficient de plus de portée que les pages, on touchera au mieux 10% de nos amis. Concernant les pages ça devient beaucoup plus compliqué puisque les publications les plus intéressantes parviendront difficilement à atteindre 1% de portée pour un engagement quasi-nul.
Officiellement Facebook fait ça pour proposer un contenu plus pertinent aux utilisateurs en triant ce qui l’intéressera et ce qui ne l’intéressera pas. La méthode est simple : en abandonnant le fil d’actualité chronologique, le site propose un contenu sélectionné par un algorithme à ses utilisateurs. Mais soyons francs : qui n’a jamais été frustré de ne plus voir les publications de telle ou telle personne? On commence alors à comprendre que non, l’interêt de ce mode d’affichage n’est pas pour l’utilisateur.


Donc, de façon moins informelle ça leur permet surtout de générer beaucoup plus de bénéfice en obligeant les pages à mettre la main au porte monnaie pour mettre en avant leurs publications.
Pendant longtemps j’ai pensé que mon contenu ne plaisait plus. Que j’avais régressé, ou que mon style était trop en décalage avec une attente globale peu hétérogène. Pour une communauté de 23000 personnes, mes publications n’en touchaient que 800-1000 pour 10-15 likes, aucun partage ni aucun commentaire. Je perdais même des abonnés au goûte à goûte. L’angoisse.


Alors j’ai réalisé quelques tests en sponsorisant la quasi-totalité de mes publications à hauteur de 5 à 10€ chacune. Et bien entendu les résultats ne furent pas surprenants : Je suis arrivé à des portées allant de 4000 à 10000 personnes atteintes, pour 500 à 800 likes, quelques partages et pas mal de commentaires. J’ai aussi gagné des abonnés par centaines. ET l’intégralité de ma page a été impacté par chaque publication sponsorisée.


Ce qui me choque en premier dans ces chiffres c’est la différence de taux d’engagement entre les deux cas de figure. 1,5% pour une publication simple contre 9% en payant. De façon logique il devrait pourtant être proche : mes photos ne plaisant pas moins si je ne paye pas. J’ai alors compris que, au delà de brider la portée, Facebook bride également le taux d’engagement en ne proposant pas notre contenu aux personnes les plus intéressées si on ne le booste pas. Ce qui à la longue donne cette sensation très désagréable de mal faire son travail et d’être inintéressant.


Le respect des créateurs est mort


Le problème étant que construire une communauté prend du temps. Beaucoup de temps. Ça demande à mettre en place des stratégies, à suivre une ligne éditoriale solide, et à être constant. Et Facebook comme Instagram ont adopté une méthode traitre : ne rien brider au départ pour attirer les créateurs de contenu qui y trouvaient une audience, puis petit à petit restreindre la portée et l’engagement les obligeant à payer pour maintenir difficilement cette même audience.


Seulement voilà… Que seraient ces sites sans créateurs de contenu? Qu’il s’agisse des sites d’information, des artistes, des blogueurs, des sportifs, ect… Le principal contenu donnant une valeur ajoutée à nos fils d’actualité proviennent de tous ces acteurs. Je comprend parfaitement qu’une telle stratégie vise principalement les grandes entreprises, mais que deviennent tous ces créateurs indépendants qui n’ont pas les moyens de financer des centaines d’euros par mois en publicité? On les oublie et les oblige à rester ou retomber dans l’anonymat. Et fait vicieux : le fil d’actualité nous présente ainsi des publications peu attrayantes mélangées à des publicités, rendant Facebook et Instagram de moins en moins intéressants pour les utilisateurs.


Injustice notable : les deux sites bénéficient d’un quasi-monopole, les rendant malgré tout indispensables. Vous noterez que je n’ai pas parlé de Twitter qui reste selon moi le seul vrai réseau social existant aujourd’hui, mais dont le nombre d’utilisateurs actifs est trop faible pour s’y construire une véritable communauté. Ni de YouTube dont le fonctionnement est très différent, mais pourtant très injuste également.


Réseaux sociaux, médias sociaux, médias… tout court?


À l’origine des réseaux sociaux, des gens qui s’ajoutaient en amis pour échanger entre eux. On parlait de réseaux car un contact pouvait en apporter un autre en fonction de son interaction avec vous. Ainsi par arborescence, on pouvait toucher énormément de personnes avec une publication intéressante. De là est né le phénomène de viralité, dont on ne parle d’ailleurs presque plus aujourd’hui.


Puis, la portée et l’engagement ayant été bridés, les réseaux sociaux ne sont plus devenus que des médias sociaux. De simple sites où on échangeait du contenu avec des contacts sans même être sûr de les atteindre. Et bien entendu, nous ne pensions même plus à atteindre les amis de nos amis : la portée des partages étant devenue quasi-nulle.


Aujourd’hui, la bride se resserrant sans cesse, nos pages deviennent petit à petit des portfolios. On en arrive au stade de simples médias sur lesquels on publie en priant de toutes nos forces pour que quelqu’un tombe dessus un jour.


Alors… Que faire?


Pour ma part je fais un bon en arrière dans le temps et décide de reprendre le contrôle sur ma communauté. Comment? En créant mon propre site de contenu pour y publier mes humeurs, mes photographies et peut-être (si je m’y remet) mes vidéos. Avec un retour non-anécdotique à la newsletter. Ainsi je suis certain que chaque abonné recevra mon actualité dans sa boite mail et que mon travail ne sera plus vain. D’ailleurs je vous invite à me rejoindre en vous abonnant via le formulaire ci-dessous 🙂
EDIT : La newsletter n’ayant pas eu le succès qu’elle méritait, je préfère désormais passer via Twitter pour partager les liens de mes articles. Aussi, avec l’arrivée de uTip est apparu un nouveau mode de partage pour les créateurs. Je vous invite à m’y suivre et à m’y soutenir !

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Raph

Ex photographe et vidéaste, je publie parfois à nouveau du contenu.

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